« La pirogue qui relie (les îles du Pacifique) à travers les générations »

 Un projet ambitieux en partenariat avec deux associations culturelles et qui a conduit à la réalisation d’une maquette de pirogue de 3m50 de long d’après un modèle dessiné par le navigateur James Cook en 1174.

 

 

                                

 

Traduction littérale du nom du projet:

Va’a : pirogue                        Nati : lier, nouer, attacher, le lien, le noeud                  o te : du, de la           

             U’i : génération                 Tau : temps, époque, avenir

 

Un peu d’histoire :

Tahitian chief  TU named one of his war canoes « Britannia » at the request of Captain James Cook.

……..The canoes were magnificent, with flags and streamers, chiefs and principal officers splendid in their breast plates, helmets and plumes—‘the whole made a grand and noble appearance such as was never seen before in this Sea’.

Cook, wanting much to go aboard, had lost his chance when he lost sight of To’ofa, and shortly after he started on his return to Matavai the whole fleet moved off to the west. Nor did he see that noble armament again, though he did see later a group of ten canoes, and later still one of forty rehearsing their manœuvre of landing on a beach, their crews engaging in mock battle.

He gave To’ofa a pendant for his own canoe; Tu not merely a grapnel and rope which the chief begged of him, but a jack and pendant for a new double canoe almost ready to launch, the largest Cook had seen, 108 feetlong—that is, almost as long as the Resolution—and Tu agreed to call it Britannee or Britannia.

A lire dans :  The life of Captain James Cook – XVI – The Second Island Sweep

Author : J. C. Beaglehole      Publication details : A. and C. Black ltd., 1974, Wellington

 

Les étapes de la construction de la maquette de  BRITANNIA  (Pahi ou pirogue de guerre) :

 

      1.   Les plans du capitaine Cook

La maquette a été réalisée d’après le plan dessiné par le capitaine James COOK en 1774 lors de son deuxième voyage et publié à son retour en 1777 :  a draught plan and section of the Britannia Otehite war canoe.

Engraving from the official account of Captain Cooks Second voyage. 23 x 45cm. 

 A very fine plan of a large double canoe 108 footlong which Cook observed under construction during May 1774.

 

Pour retrouver le plan sur internet, cliquer ici .   Il est possible de zoomer sur le plan pour bien voir les détails.

 

      2.    Étude des plans des coques de BRITANNIA

 La procédure :

  •  Trouver le coefficient permettant de traduire un rapport de proportion entre le plan dont on dispose et les mesures réelles (mesures et vues incomplètes sur le plan)
  • Problème : manque de détails
  • Redessiner les plans sur ordinateur au moyen du logiciel Auto CAD 2000 et retracer les formes le plus exactement possible par rapport au plan d’origine.
  • Ressortir de cette étude tous les couples et l’âme de la pirogue nécessaires pour la réalisation des coques.

 

  Photos des détails de la construction de la maquette de la pirogue Britannia
 

 

     3.   La construction de la maquette

 

Découpe et mise en place des couples et de l’âme de la maquette

  •  L’âme a été conçue en plusieurs parties qu’il a fallu ajuster pour que l’emboitement et le collage soit facile.
  • Les couples ont également  dû être ajustés pour faciliter leur positionnement.

 Problème rencontré :

L’alignement des gabarits n’était pas bon.

La cause : l’âme dont les gabarits se sont légèrement déformés après leur usinage.

La solution choisie a été de mettre deux contreplaqués  de chaque côté des couples et entre eux des traverses. Les couples se sont redressés plus ou moins.

 

Mise en place et collage des bordés

  •  Les premières lattes, c’est à dire celles qui vont former la ligne de quille, doivent être positionnées avec précision.
  • Positionnement et collage des  bordés du haut jusqu’en bas.

 Problèmes rencontrés :

 Percer et clouer les bordés est un travail fastidieux qui demande beaucoup de patience et de persévérance

 L’ajustement des bordés doit être fait avec précision avec l’utilisation du rabot pour obtenir une coupe parfaite et précise des angles

 

Ponçage de la coque

Le ponçage est un moment délicat. Cela doit permettre d’obtenir une coque uniforme

 Problème rencontré :

L’épaisseur de la coque étant proportionnelle à l’échelle de la maquette, nous avons donc 3mm et très peu de matière.

Il a fallu poncer avec douceur pour ne pas passer au travers.

 

 Décoration des pavois (hoho’i)

Ornement des pavois (planisculpture).

Découpe des emplacements des traverses dans les pavois.

Mise en position et fixation.

 

Assemblage des coques à l’aide des traverses (‘iato)

Assemblage des coques (50 cm entre les axes).

Découpe et assemblage des  traverses.

 

Fabrication des figures (tiki) pour la proue (rei mua) et la poupe (rei muri)

Proportionner les tiki à l’échelle de la pirogue (pas d’élément de mesure dans le document).

Estimation visuelle des proportions.

 

Concertation en permanence sur l’évolution du projet (détails techniques)

 

    4.   Présentation de la maquette aux responsables des associations partenaires

 

 

Rectification de quelques détails concernant le pahi par le maître navigateur Chad PAISHON.           

La forme générale ainsi que les proportions du pahi sont excellentes mais quelques détails sont à rectifier.

Ainsi, après une brève concertation entre Chad, Eriki Marchand et moi (Frédéric Holozet) nous avons déterminé les points à modifier qui sont les suivants :

 

                        Le deck (paepae)

            – La largeur du deck doit être réduite à l’écartement intérieur des 2 coques. C’est-à-dire entre les 2 pavois (hoho’i) intérieurs.

            – Les lames du deck doivent être dans le sens longitudinal du pahi.

 

                        Le socle (eiau)

            – Le socle du mât doit être modifié. Il faut retirer les ailettes du côté pour permettre d’attacher le socle au deck et au raidisseur se trouvant sous le deck.

            – Une rainure doit être usinée sur le dessus du socle jusqu’au point d’ancrage du mât principal. Cette rainure doit maintenir en position le mât secondaire qui doit être amovible et démontable rapidement en cas de problème.

            – Le socle est pourvu de 2 points d’attache de chaque coté : 2 poignées sur lesquelles on fera passer le cordage servant à maintenir l’ensemble.

 

                        Le mât (tira)

            – Le mât principal, c’est-à-dire celui qui est fixe, est plus petit que le mât secondaire qui est amovible. Chad a évalué la hauteur du mât principal qui s’avère être à1.53 m. Le mât secondaire lui reste à1.90 m.

            – La cime du mât principal est pourvue d’une fourche par laquelle passe la corde qui va relever le mât secondaire.

            – Le mât principal est maintenu en 6 points d’ancrage : 2 points sur l’avant des coques, 2 points dans l’axe du mât et attachés sur les traverses (‘iato), 2 points légèrement en arrière du mât.

 

                       Les traverses (‘iato) 

 Il faudra doubler les traverses dans les zones où les mâts sont susceptibles d’être le plus fréquemment en position.

 

                     La poupe (rei muri)

La poupe est pourvue d’une traverse qui relie les deux coques. Son rôle premier est de rigidifier l’ensemble mais elle sert aussi à faire reposer le mât secondaire lorsque celui-ci est descendu.

 

                     La voile (‘ie)

             –  La largeur de la voile équivaut au quart de la longueur du mât qui la reçoit. En l’occurrence nous avons un mât de 1.90 m, donc la largeur de la voile doit être de 0.475  m.

             –  La largeur de la voile ayant été déterminée, nous avons placé le mât secondaire au sol pour pouvoir dessiner la forme de la voile et ainsi tracer le bôme qui va lui donner sa forme en pince de crabe.

             –  J’ai reproduit les formes du bôme sur du contreplaqué afin de découper le moule qui va servir à coller le lamellé.

             –  Le bas du bôme est pourvu d’une fourche qui doit permettre à la voile de tourner sur le mât secondaire mais tout en y restant accrocher.

             –  Le bôme sera en plusieurs parties. En bas nous avons un quart de cercle suivi d’une partie droite et en haut une partie courbée à l’intérieur.

 

 

     5.   Démonstration de nouage des traverses (‘iato)

 Chad PAISHON nous initie au nouage des traverses.

 

     6.   Présentation de la maquette au Festival des Talents en mars 2010

 

 

Frédéric HOLOZET

 

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